mardi, 11. octobre 2011

Petite escale touristique en Bourgogne

Il y a ceux d‘Amsterdam et de Berlin mais il n‘existe pas en France de musées aussi spécialisés concernant le cannabis sativa L.

Par contre la province française aime à se souvenir de son ancienne vie locale et dans la mouvance des Arts et Traditions Populaires, à deux endroits, dans la Sarthe, près de Mamers et en Saône et Loire, à Bligny-sur-Ouche, sont exposées des collections permettant d‘entrevoir l‘importance du rôle du chanvre dans la vie paysanne. Au XIXème siècle la France cultivait presque 200.000 ha de chanvre… En fait, comme pour le musée italien, dans la région de Bologne, ces petits îlots de témoignages passéistes sont principalement centrés sur l‘usage textile. Dans la Sarthe, il y a aussi une sorte de circuit permettant d‘admirer une série de fours soigneusement restaurés, destinés à l‘opération de séchage nécessaire à l‘obtention de la fibre travaillable, la filasse. La chènevotte, résidu inexploitable, servait de paille ou de copeaux pour le feu. Cette première préparation, y compris la fabrication du fil occupait les familles paysannes alentours. Une sorte de quenouille à fuseau permettait de travailler la filasse tout en «allant en champs» les vaches ou les chèvres.

A Bligny, ce sont principalement les outils qui sont exposés. Une guide explique consciencieusement leur usage : de la culture à la transformation en tissu, travaillé ensuite pour donner, draps, chemises, bures de religieux, habits de texture plus fine, selon la qualité du fil, etc… Toutes les utilisations étaient possibles avec ce textile inusable ou presque, dont l‘utilisation quotidienne adoucissait simplement la sorte de rugosité première.

Différents types de cordages étaient également produits à Bligny, dont le chanvre a été jusqu‘au début du XXème siècle l‘activité principale. Le bourg a compté jusqu‘à 80 tisserands, ce qui en faisait un réel centre de confection textile régionale. Des bottes de tiges séchées, certaines avec floraisons, s‘appuient contre les murs alternant avec de délicieuses guirlandes en feuilles de chanvre artificielles, Made in China. Mais la fleur et son usage possible n‘est absolument pas évoquée. Les questions perverses sont ignorées, ne se rapportant pas au sujet, comme disait Eva Joly dans une réunion dédiée aux salles de consommation encadrée.

En revanche, des feuillets affichés parlent de recettes diverses à partir de la graine, chennevis, qui ne servait pas qu‘aux petits oiseaux. Cuite grossièrement, la bouillie obtenue tentait les poissons de la rivière, enrichie de légumes divers elle nourrissait les hommes, mais la cuisson devait alors être plus surveillée pour ne pas trop durcir la graine.

Différentes sauces à l‘huile de chanvre sont aussi expliquées. On retrouve toutes ces préparations sur l‘excellent site rueduchanvre.com

Avec en prime une petite merveille excessivement tentatrice, la salade d‘épinards aux fraises. Il s‘agit de mélanger vigoureusement de la mayonnaise, du yaourt et du jus d‘orange, que l‘on verse sur des épinards et des fraises délicatement mêlés, et il ne reste plus qu‘à agrémenter d‘une poignée de graines de chanvre. Ce petit musée de Bligny est complété par une parcelle de culture, très officielle, puisque s‘épanouissant quasiment devant la gendarmerie. La gardienne/guide n‘en dit pas grand chose, et se contente d‘affirmer que les plants à maturité sont expédiés ailleurs.

Les murs épais des vestiges du château féodal qui l‘abrite procurent une agréable fraîcheur pendant les chaleurs estivales.

Quelques liens :

hanfmuseum.de

hashmuseum.com

douix.com/m3/bligny

Pour plus de renseignements, vous pouvez vous procurer le livre «Le chanvre autrefois en Bresse plante providence» en vente à la Boutique de la Maison de Pays en Bresse.

maisondepaysenbresse.com/chanvre.php

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