mercredi, 5. octobre 2011

Témoin oublié du rapport Vaillant

Témoignage de Justin U., atteint de la Maladie de Crohn et qui se présentait sur la liste du collectif Cannabis Sans Frontières (alternative écologique) lors des élections européennes en 2009.

 

par ce témoignage, je vous propose de rendre compte de mon audition effectuée en juin 2010 à l‘Assemblée nationale par le groupe parlementaire «Cannabis» présidé par Daniel Vaillant, ancien ministre de l‘Intérieur. Il fut question de ma maladie et de mon utilisation thérapeutique du cannabis.

La maladie de Crohn m‘a été diagnostiquée en 2005, cette maladie auto-immune évolue par crises et j‘ai été confronté plusieurs fois à celles-ci, nécessitant parfois une hospitalisation en urgence.

La maladie devient de plus en plus handicapante. Les traitements proposés

ne permettent pas la guérison mais assurent un entretien ou régulent de fortes crises.

J‘ai constaté que le cannabis, consommé sous quelque forme que ce soit, apporte un soulagement bienvenu surtout en période de crise.

Il est démontré que le cannabis agit sur les symptômes de la maladie de Crohn, je peux seulement apporter mon témoignage sur l‘apaisement que cette substance amène, l‘effet positif immédiat sur les symptômes; Moins de diarrhées, sensations moins désagréables dans le ventre, plus d‘appétit, sont quelques effets que je ressens grâce au cannabis. A 31 ans, je n‘ai pas toujours connu le cannabis en tant que consommateur, et je sais depuis plus longtemps que son usage, son transport, sa session, sa culture, sa présentation sous un jour favorable (liste non exhaustive) sont interdits et donc punis. Maintenant que je suis malade, cette drogue est un de mes médicaments et je crains de me heurter à cet appareil idéologique qu‘est la prohibition.

N‘y a-t-il que la clandestinité et le marché noir comme seul avenir ? Je ne le souhaite pas.

Je remercie les membres du groupe parlementaire qui ont pris le temps d‘être curieux et à l‘écoute de mon témoignage, qui fait écho à de nombreux autres.

 

Je suis fier d‘avoir participé à cette discussion.

Le débat fut bref et constructif, j‘en retiens la nécessité de réformer certaines lois et approches prohibitionnistes concernant le cannabis, prioritairement vis à vis des personnes qui utilisent le cannabis comme médicament.

Pour conclure, voici deux objectifs possibles, pour mettre en perspective mon témoignage :

Créer un espace légal pour la consommation thérapeutique de la plante, serait un premier pas vers une reconnaissance officielle du cannabis, dans la perspective d‘une « légalisation contrôlée ». Pour, d‘une part, décriminaliser et tolérer sa consommation raisonnable. D‘autre part, que l‘état puisse encadrer le marché du cannabis, comme il le fait avec l‘alcool ou le tabac.

Et enfin, objectif sous-jacent, faire fonctionner la prévention autour du produit, et revaloriser les interdits sur lesquels tout le monde s‘accorde déjà. Par exemple, la vente en dessous d‘un certain âge et la consommation au volant.

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