lundi, 19. décembre 2011

Automédication – réduire les risques avec le cannabis

Loin d‘encourager à l‘usage du cannabis ce que la loi française continue d‘interdire (Cf. le N°3 de [RBH]²³- la Gazette du Chanvre), les esprits tatillons relèveront qu‘il n‘est pas mentionné explicitement dans le texte de la loi que faire usage du cannabis, c‘est le « consommer », l‘« ingurgiter », l‘ « inhaler », s‘« oindre »… Mais on dira que c‘est un débat de spécialistes, réservé aux docteurs de la loi et autres professeurs de droit. Or pour le commun des mortels et dans la réalité brute, le fait de « semer », « cultiver », « récolter » et « utiliser » du cannabis/chanvre/marijuana à des fins personnelles et thérapeutiques, peut toujours conduire en prison.

Il se pourrait même qu‘un patient atteint d‘une maladie grave puisse subir le même traitement que celui réservé à un terroriste, toujours au regard d‘ une lecture scrupuleuse de la loi française. Ce qui pourrait nous faire penser, qu‘il y a parfois une disproportion intolérable entre « un crime » et le « droit à se soigner », une « mise en danger d‘ autrui » gratuite, voire pour le législateur incapable d‘adapter le droit aux évolutions de la société et des connaissances scientifiques, une forme de « non-assistance à personne en danger ».

KIKI_volcano-webAlors avec toutes les précautions d‘usage, nous reproduisons ici un texte circulant sur internet à propos de « l‘automédication avec le cannabis ». Ce à quoi, nous ajoutons cette réserve en guise de rappel évident :

« Auto médication » certes, mais pas sans avis médical. Il faut en parler à votre médecin traitant, pour ne pas l‘induire en erreur dans ses prescriptions, pour aussi le sensibiliser à la question, pour la prise au sérieux de la démarche. Rappelons aussi que ce qui est bon pour une personne ou un patient sera peut-être insupportable ou « dévastateur » pour une autre.

Petit guide de l’automédication

Description

Inflorescences séchées de la plante femelle du Cannabis sativa L.

Les ingrédients actifs

Les cannabinoïdes, principalement du delta-9-tétrahydrocannabinol (delta-9-THC), moins acide et le delta-9-THC, delta-8-THC, le cannabidiol et le cannabinol.

Indications

La sclérose en plaques et les problèmes de la moelle épinière : contre les douleurs, les spasmes musculaires et des convulsions.

Le cancer et le VIH / SIDA : douleurs, des vomissements et des nausées comme effets secondaires de la chimiothérapie, la radiothérapie et les médicaments antirétroviraux, comme un stimulant de l’appétit.

La douleur chronique d’origine nerveuse.

Syndrome de Gilles de la Tourette :  Aide à l‘arrêt des tics

Rappelons-nous que le cannabis n‘a aucun rôle dans la guérison de ces maladies. Il peut aider à soulager vos symptômes.

Certains ouvrages soulignent d’autres indications possibles, mais les études cliniques restent limitées pour donner des résultats.

Contre-indications

Troubles psychotiques.

Patients atteints de problèmes psychologiques.

Problèmes cardiaques: arythmie cardiaque, insuffisance cardiaque ou des patients qui ont eu une angine ou une crise cardiaque.

Contre-indiqué chez les personnes qui travaillent sur ​​des machines ou qui ont à conduire. Dans ce cas, nous vous conseillons, si vous avez consommé du cannabis par inhalation, d‘attendre au moins deux heures avant de conduire. Et si il est ingéré, d‘attendre au moins quatre heures.

Posologie

Il est très difficile d‘établir une bonne posologie, puisque nous parlons d‘une substance avec une grande variabilité. Cette variété de dosage dépend de la qualité et des caractéristiques propres de la plante. La meilleure chose est d‘augmenter la dose petit à petit jusqu‘à l‘effet désiré.

Il est conseillé de se procurer toujours la même substance, de même origine, pour obtenir la quantité précise de principes actifs.

Le THC est métabolisé dans le foie et, selon la constitution de chaque personne, l‘ absorption varie entre 5% et 80%, c‘est à dire, qu‘une personne peut absorber jusqu‘à 16 fois plus de THC qu‘une autre. Il est donc nécessaire d‘agir avec prudence.

Le cannabis médical peut être utilisé de différentes manières : infusion, inhalation ou ingestion

L‘inhalation fait généralement effet rapidement. Les principes actifs du cannabis vont directement dans les poumons et l‘absorption est directe. On peut utiliser des « vaporisateurs » qui sont des appareils dotés d‘ une résistance chauffant l‘air aspiré, en le chargeant des principes actifs du cannabis. Sous l‘effet de la chaleur, les ingrédients actifs se détachent et deviennent volatiles. Ils sont inhalés dans les poumons.

Il y a une énorme différence avec la combustion habituelle (fumer traditionnellement). La combustion est bien plus toxique car elle produit certaines substances cancérigènes et irritantes pour les voies orales.

Lors de l‘inhalation, l‘effet maximum se produit après 15 minutes et peut durer de 2 à 3 heures.

La dose varie selon la personne et aussi en fonction de l’expérience qu‘elle eu déjà avec le cannabis. Il est important de répéter qu‘il vaut mieux toujours découvrir une nouvelle tête, avec la dose minimale pour mieux en mesurer l‘effet.

Dans le cas d‘une infusion, il ne sert pas à grand chose d‘utiliser de l‘eau chaude puisque les cannabinoïdes sont liposolubles et plutôt hydrophobes. On peut les dissoudre dans les graisses, parfois aussi dans de l‘ alcool purifié, mais ils se dissolvent peu dans l‘eau. Adoptez la mode indienne du Chaï, en réduisant en poudre votre herbe préférée dans un fond de lait, avec une noix de crème s‘il était écrémé, puis mélangez jusqu‘à ébullition, et portez en remuant régulièrement à feu doux pendant environ 5-10 minutes, puis filtrez.

On peut aussi envisager une préparation avec de l‘huile ou au beurre. La graisse dans une poêle est chauffée à feu doux, on jette la marie jeanne hachée menue et on la fait sauter quelques minutes. Dans ce cas, il est commode de manger toute la préparation, en omelette c‘est le must. Enfin, comme les pissenlits ou la laitue, la marijuana de Jack Herer ou la sinsemilla de Peter Tosh peut aussi se consommer fraîche, hachée dans du yogourt, sur du pain grillé-beurré, ou en condiments agrémentant une sauce pour salade ou tout autre aliment (riz, pâtes, légumes…).

Dans le cas d’une ingestion, les effets se produiront après 30 à 90 minutes, l‘effet optimal se fera sentir 2-3 heures après et peut durer jusqu‘à 8 heures après l‘administration.

Attention

Il est plus difficile de trouver le bon dosage par vaporisation, car l‘effet optimum est plus lent. Il convient de commencer par une prise quotidienne. Si ce n‘est pas suffisant, passez à deux ou trois prises par jour. Attendez plusieurs jours pour bien évaluer les effets, car l‘effet est moins prononcé à la suite d‘une utilisation répétée.

Interactions médicamenteuses

Si vous prenez des médicaments, faîtes attention à ce qu‘ils n’interagissent pas avec les substances du cannabis. Par exemple :

Antidépresseurs inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine : le THC peut augmenter l‘effet de la fluoxétine

Antidépresseurs tricycliques : Le THC peut augmenter les effets secondaires de l‘ amitriptyline, qui induirait tachycardie, hypertension et sudation.

Stéroïdiens anti-inflammatoires : l‘indométacine et l‘aspirine réduisent les effets du THC.

Barbituriques : Augmente les effets dépresseurs du THC et la tachycardie provoquée par une consommation accrue de THC.

Benzodiazépines : peuvent augmenter la dépression du système nerveux et du système respiratoire

Bêta-bloquants : réduisent la tachycardie associée au THC.

Ethanol (alcool) : Peut augmenter troubles du système nerveux .

Opiacés : sédation et l‘analgésie accrue

Théophylline : Les cannabinoïdes augmentent le catabolisme de la théophylline. Par conséquent, la dose doit être augmetée.

Anticholinergiques : l‘atropine et scopolamine peuvent augmenter la tachycardie produite par le THC.

Disulfiram : THC interagit avec le Disulfiram, produisant une réaction très désagréable pour le patient. Évitez la combinaison des deux substances.

Effets secondaires

Des effets secondaires psychologiques que vous pouvez rencontrer peuvent être très différents. Tout dépend de la qualité du cannabis, de la manière dont il est utilisé, l‘expérience de l’utilisateur avec la substance et de son humeur et de son environnement quand il en consomme.

Après la prise, la personne peut avoir un sentiment d‘euphorie qui change progressivement à un sentiment de satisfaction, de paix et de calme. Les autres effets comprennent la relaxation, rires, appétit, hyper-sensibilité à la musique et les couleurs, perception modifiée du temps et de l‘espace, et attitude contemplative. Vous pouvez également ne ressentir aucun effet, en particulier pendant les premières heures après la prise. Après inhalation, les deux premières heures sont les plus importantes, et par ingestion compter quatre premières heures.

Les changements dans la perception peuvent provoquer sentiments de peur, de panique et de confusion. Chez les patients en grande souffrance physique et/ou mentale, le médicament peut provoquer une réaction négative, voire traumatisante.

La prise quotidienne et régulière, à forte dose, peut affecter la mémoire et la capacité de concentration. Il y a eu des études concernant l‘agitation et d‘ insomnie.

Cette expérience peut aussi conduire à une réaction psychotique, pouvant être repérée par des hallucinations. D‘autres effets secondaires sont à prendre en compte : tachycardie, hypotension orthostatique (station debout), céphalées, vertiges, sensation de froid et de chaleur dans le même temps sur les pieds et les mains, les yeux rouges, les muscles ne répondent plus, la bouche sèche …

Par voie orale, les voies respiratoires sont irritées et peuvent éventuellement conduire à des maladies telles que la bronchite, maux de gorge, maladie pulmonaire obstructive chronique ou de cancer du poumon. (notons que généralement le cannabis est encore consommé mélangé et par combustion avec du tabac).

Grossesse et allaitement

Il n‘est pas recommandé pendant la grossesse et l‘allaitement, parce que le cannabidiol peut être transmis au foetus et qu‘il est sécrété dans le lait maternel.

Il y a des études qui montrent une certaine relation entre la consommation de substances pendant la grossesse et les aspects comportementaux d‘un enfant qui entrerait dans la fonction que l‘on appelle exécutive, en lien avec l‘attention / l‘impulsivité et les situations de résolution de problèmes qui nécessitent une capacité d‘intégration visuelle et d‘ aptitudes perceptives.

Risque de dépendance

Le risque de dépendance est relativement faible lorsque le cannabis est administré pour une courte période (par exemple, comme un traitement pour réduire les nausées et les vomissements causés par la chimiothérapie). Pour un traitement à plus long terme (douleurs post-traumatiques, Sclérose en Plaques, Maladie de Crohn, HIV-Sida, …), le risque de dépendance augmente.

Certains usagers chroniques souffrent des symptômes de sevrage qui se manifestent si ils stoppent brutalement la consommation. Ce syndrome, cependant modérée, se caractérise par une irritabilité, nervosité, des troubles du sommeil, de l‘hyperhidrose (transpiration excessive, sécrétion) et une forme d‘anorexie ou boulimie passagère.

Cette dépendance se détermine davantage par des facteurs psychologiques et non physiquement.

Mises en garde spéciales

Le cannabis peut aggraver les troubles psychologiques, en particulier chez les personnes déjà psychotiques. Il est donc important d‘examiner cette hypothèse avant de décider d‘en consommer.

La prise de cannabis peut influencer la capacité à se concentrer et à réagir. Il est donc recommandé de ne pas conduire un véhicule ou de ne pas faire fonctionner de machines présentant un danger, si vous venez de consommer du cannabis.

Des effets secondaires psychologiques peuvent entraîner des crises de panique. Il est donc fortement conseillé d‘être accompagné lors de l‘ utilisation du cannabis, notamment la première fois.

Lorsqu‘il est fumé, le cannabis contient des produits de combustion dangereux, des métaux lourds, des substances cancérigènes, et du monoxyde de carbone. Avant d‘avoir recourt au cannabis, il est important de connaître et de comparer les médicaments que vous prenez. Si l‘ effet est excessif, vous pouvez prendre une aspirine, soit dissoute dans un verre d‘eau, soit placée sous la langue, et attendre que l‘ aspirine réduise les effets du THC.

Un grand merci au site TDME ( http://tdme.free.fr), et à la traduction de Raphaël Boniton.

Par FARId

 

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