jeudi, 23. août 2012

Interview: Du cannabis à La Réunion

Depuis quand vous êtes-vous engagé pour la cause cannabique et pour quelles raisons ?

Inconsciemment, depuis ma naissance, cela doit être génétique… consciemment, depuis le 2 novembre 2010. Etant fumeur de cannabis, je ne m‘étais jamais posé la question du quoi, pourquoi, comment ? A propos de l‘ interdiction du cannabis dans le monde.

C‘est alors que j‘ai découvert un livre écrit par Jean-Pierre Galland (Fondateur du CIRC) : Fumée clandestine (révélations), puis j‘ai rencontré Emmanuel et Farid de Cannabis Sans Frontières, puis Jean-Pierre Galland sur un réseau social. A cette période, Bernard Rappaz dit le Gandhi du chanvre faisait une gréve de la faim qui dura une longue période de l‘année (respect total) pour la cause – il sortira de prison presque SDF, le système lui aura tout pris (indignation)-.

Enfin je découvre Jack Herer «L‘empereur du chanvre», pensant que c‘était de la skunk. Je découvre un militant acharné qui aura lutté plus de la moitié de sa vie pour le cannabis et surtout son pari qu‘il aura proposé à tous les gouvernements et dont personne n‘aura pu prouver le contraire (Révolution). J‘ai appris aussi à travers plusieurs livres, reportages et sites internet les diverses utilisations industrielles ou thérapeutiques. C‘est réellement la matière première la plus utilisée et reconnue depuis que l‘homme est sédentaire. En tant que Français et défenseur des Droits de l‘ Homme, je me presse pour créer un groupe sur un réseau social connu : Hemp Save Planet afin de dénoncer (à visage découvert) cette loi raciste, stupide, injuste, et inégale envers les populations démunies. Le cannabis sativa L., le cannabis indica et le rudéralis sont un véritable monde en eux-mêmes. Ils regroupent toutes les filères du système actuel qu‘elles soient écologiques, économiques, sociales, thérapeutiques et récréatives. Pour nous, famine, effet de serre, pollution de masse, tout vient des lois de 1937, 1961 et 1970 et d‘une certaine manière de l‘activité humaine.

Comment êtes-vous organisés localement ?

Nous avons créé le Collectif d‘Information et de Recherche Cannabique (CIRC) sur l‘île de la Réunion le 12 avril 2012, nous travaillons avec Cannabis Sans Frontières, le CIRC métropole, le Cannabis Social Club Français et différentes associations à travers le monde. Nous faisons la Marche Mondiale du Cannabis et l‘Appel du 18 joint depuis 2011. Cette année, nous avons été invités par le maire de Sainte-Rose pour le festival de Reggae en hommage à Bob Nesta Marley. Nous avons pu assister à une donation, en bonne et due forme, de terrain par Monsieur le Maire pour une association TER VERT, composée pour la plupart de Rastas, afin de recréer «le pinacle» en la mémoire de celui qui fut instauré en Jamaïque dans les années 30 par Leonard Howell.

Sur notre stand brillait notre exposition sur l‘histoire du cannabis, celle de sa prohibition et des capacités économiques que nous pourrions avoir à la Réunion, dans le cas d‘une légalisation. Nous avons aussi organisé plusieurs conférences sur le sujet et des projections de «L‘empereur du chanvre». L‘une de nos premières adhérentes a été une grammoun (grand-mère) de 77 ans, mais nous avons rencontré des professeurs, médecins, responsables, patrons d‘entreprise, des membres du CIRC métropole, ainsi que des membres de plusieurs associations, ainsi que des membres du conseil de Europe Ecologie – Les Verts de la Réunion qui se sont récemment présentés aux législatives. Nous avons des membres de toute classe sociale et de tout âge. Nous essayons de convaincre des investisseurs afin de lancer des projets sur le chanvre pour améliorer la vie des gens ici, mais surtout de créer de l‘emploi dans un but écologique et sain. Nous distribuons le RBH 23 dans les marchés réunionnais.

Pouvez-vous brièvement résumer votre initiative à l‘occasion de la Marche Mondiale du Cannabis 2012, et de la mobilisation pour «l‘Appel du 18 joint» ?

Nous avons eu peu de monde durant l‘appel du 18 joint car malheureusement à la Réunion il pleut souvent à cette période mais la politique de la peur y est pour quelque chose, bien que nous avions eu un passage à la Radio et dans les journaux durant les deux semaines précedant les manifestations. Les gens ont peur de cette fameuse étiquette du fait que si nous fumons, nous sommes des bons à rien, des fainéants ou délinquants. Foutaise !

Quelles sont les prochaines actions que vous programmez ?

Avec l‘aide d‘un professeur, nous allons organiser des conférences au début sous forme de concert/projection, et continuer à faire des émissions de radio, afin d‘informer les gens sur la véritable valeur de cette plante et de dénoncer à qui profite tout ça, ainsi que l‘hypocrisie du gouvernement envers cette plante et pourquoi le fait-il ?

Mais aussi faire des conférences professionnelles. Une Cannabis Cup Réunion serait même envisageable pour le mois de novembre, affaire à suivre… Nous faisons aussi partie d‘une association appelé Freegeneration qui nous ont fourni des terrains afin de créer une ferme pédagogique sur le thème du chanvre et du cannabis, mais aussi de refaire les semences que nos ancêtres cultivaient (comme le fait l‘association altermondialiste «Kokopelli») avant que n‘arrive le Codex alimentarius.

Ressources :

Pour consulter le site de MamaEditions

http://www.mamaeditions.net/

http://www.liberterre.fr/entheogenes/psychonautes/michka/jaccuse.html

Par Moostafara

 

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