dimanche, 16. juin 2013

L’an 1 des Cannabis Social Clubs

Cela va faire presque un an que en France les Cannabis Social Clubs sont sortis de l’ombre,, du placard comme il serait plus fun de le dire …

CSCF_Tract_presentationSur l’initiative de Dominique Broc et de ses amis, depuis Juillet 2012 de nombreux cultivateurs se sont rassemblés dans un mouvement de désobéissance civile complètement pacifique, afin d’alerter les pouvoirs publics et tenter de provoquer un débat national autour de la prohibition du cannabis. La France reste toujours en tête des plus gros consommateur d’Europe, en particulier chez les jeunes, et ce, en dépit de lois parmi les plus restrictives. Les participants à l’AG constituante du 14 Juillet ont validé un système de fonctionnement très encadré, permettant une traçabilité exemplaire de la graine au partage de récolte.

Le staff initiateur a commencé à travailler sur l’organisation de ces clubs. Une charte de conduite, largement inspirée de celle élaborée par Encod, fut instaurée. Le règlement de ces clubs fut basé sur trois notions incontournables, l’interdiction aux mineurs, le partage équitable entre les membres et le refus absolu d’une vente quelconque. Mais dans la mesure du possible, ces clubs prennent en compte l’usage thérapeutique de malades incapables de produire leur propre consommation.

Dans la continuité de cet outing, les CSCF se sont préoccupés de rationaliser la transparence de la gestion de la culture en utilisant des logiciels adaptés comme Terralgo, ou Bud Revolution bientôt finalisé par un membre du CIRC Nord Est, ou bien un simple cahier retraçant toutes les opérations, afin de permettre une vérification éventuelle du processus de la production par les autorités officielles.

La presse a largement suivi le mouvement, sans aucune réaction officielle du gouvernement. Mais assez rapidement des interférences se sont produites, dues à des personnalités diverses, se reconnaissant plus ou moins dans les contraintes imposées tout en adhérant aux principes de « club », essayant de les infléchir à la mode espagnole, ou bien désirant peut-être récupérer à leur profit l’aura médiatique du mouvement. L’organisation de ce type de militance ne peut se faire que dans la durée. Et demande une énergie débordante et vigilante pour construire des réseaux efficaces, en dehors de tout parasitage démotivant. Puis est venu le temps d’une déclaration revendiquant le fonctionnement associatif des clubs. Et c’est alors que la répression s’est déclenchée. Tout d’abord par la très étonnante interpellation du leader du mouvement dont les activités étaient pourtant bien connues par tous depuis très longtemps. Le procureur de Tours a choisi méticuleusement, comme cela lui est possible, les points d’accusation, ne prenant en compte que l’usage et une forme supposée d’incitation. Ce qui a permis de rester dans un simple procès assez banal, sans que les Assises dont cela devait dépendre en théorie, puissent être évoquées. La condamnation se contenta d’amendes, mais lourdes. Il est à noter qu’à cette occasion un mouvement sous forme de « cartes vertes (consommateurs) ou blanches (sympathisant ) » d’auto dénonciation rassembla plus de 732 soutiens. Puis ce fut au tour de la Fédération des CSCF de se retrouver devant un tribunal. Le jugement a été mis en délibéré. Puis ce furent les CSCF s’étant déclarés qui se retrouvèrent en procès, le jugement étant également mis en délibéré.

Auparavant, les amorces de contacts officiels qui avaient été établies ont été du jour au lendemain complètement arrêtées dès l’annonce de la mise en examen de Dominique Broc, sans raisons avouées bien précises.

En dépit de tous ces avatars, les CSCF continuent dans leur volonté assumée de désobéissance civile revendiquée. Même si ce taclage méthodique questionne beaucoup d’activistes qui mettent en balance leur vie professionnelle et familiale. Contrairement à ce qu’affirmait un journal du net, il y a bien une vie après le buzz. Les planteurs des CSCF restent des militants convaincus de l’inanité d’un discours officiel rebattu qui a d’ailleurs à la longue provoqué leur réveil politique. La stratégie de communication tout azimut a permis d’ancrer publiquement leur existence. Ils persistent à contester la prohibition officielle dogmatisée, l’absence d’information sur le produit, la prévention inefficace en direction des plus vulnérables, le fait de prendre les usagers et non les trafiquants comme cible privilégiée. Cette erreur d’appréciation ne résout pas le moins du monde les désastres sociaux engendrés par une politique prétendument vertueuse. Ils souhaitent pouvoir, grâce à l’analyse des données récoltées par leur emploi de logiciels adaptés, participer aux études de consommation qui permettraient de mieux appréhender la question. Le cannabis contient des substances psychotropes, certes, mais parmi les moins nuisibles pour la santé. Comme un récent décret l’a reconnu en partie, il se révèle d’une excellente utilité, en complément de traitements lourds. Son emploi est également probant dans les méthodes de substitution, pour l’alcool et autres addictions. Et n’oublions pas que son usage modéré, en dehors de toute pathologie, donne autant de plaisir convivial qu’une tablette de chocolat ou un petit verre détendant (encouragé par la loi au nom d’une identité culturelle) ou certaines crèmes glacées terriblement addictives. Vouloir le nier, s’obstiner à provoquer la transgression chez les plus fragiles, ne pas tenter d’éduquer à l’usage responsable permet la stagnation d’une situation déplorable. C’est ce contre quoi luttent les Cannabis Social Clubs. Pour l’instant ils ne sont pas vraiment entendus du gouvernement, il faut le reconnaître !! Mais ils ne se découragent pas. Parce qu’ils sont persuadés de leur utilité dans un arsenal de mesures cherchant à assainir les conséquences de la politique de prohibition. L’autoculture encadrée, à des fins coopératives ou personnelles, est un moyen intermédiaire pour contrer le trafic.

Des Fédérations de CSC se mettent en place en Europe, sous la bannière d’ENCOD. Le CSCF en fait bien sûr partie. La stratégie CSCF s’infléchit davantage vers les politiques, dont plusieurs sont convaincus du bien fondé d’une nécessaire rénovation de la loi. La cohésion dans la persistance tenace à faire continuer une revendication nécessaire permettra seule un changement prenant en compte les réalités.

Il suffit de se rassembler et d’agir tous ensemble pour arriver à se faire entendre.

 

par Ananda

Photo: Le tract

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