mercredi, 10. juillet 2013

Les engrais, une question essentielle pour la qualité et le rendement

Lorsqu’on décide de ne plus se procurer son cannabis au marché noir et donc d’avoir recours à l’autoproduction, on fait rapidement face à une question existentielle. Comment ça pousse le cannabis ?

rbh23_10_engraisJusqu’au début des années 1990, il était difficile de se procurer la moindre information sur cette culture. Les vieux cannabinophiles se rappelleront que circulait sous le manteau «le petit manuel du cultivateur», mais c’est seulement avec la publication du livre «Fumée clandestine» et d’autres guides comme «j’attends une récolte» ou «cultures intérieures», qu’ont débuté nombre d’autoproducteurs. Depuis, avec Internet, les temps ont radicalement changé et des dizaines de forums spécialisés dans le jardinage de cette plante traitent du sujet de long en large sur la toile.

En résumé, le cannabis, c’est comme avec toutes les autres plantes : elle a besoin de lumière, de chaleur, d’eau et de nutriments, mais c’est ici que ça se corse car si il y a bien un sujet qui divise la communauté, c’est bien celui du besoin nutritif des plantes. Il y a effectivement plusieurs écoles dans ce domaine, les partisans de l’agriculture biologique et ceux de l’agriculture conventionnelle, avec des extrémistes dans les deux camps qui sont prêts à en découdre sur les forums pour défendre leurs vues sur le sujet, ce qui ne manque pas de pimenter les fils de discussion et les nuits des modérateurs des forums spécialisés.

Sans exhaustivité, et avec un peu de recul, étudions les arguments de chacun, leurs avantages et leurs inconvénients.

 

Le type «écolo»

Les cultivateurs de la grande famille de «Ecolos» (Objecteurs, Décroissants, Vegans, Freegans,…) défendent l’idée que le cannabis n’a pas besoin d’engrais pour être cultiver, qu’un trou assez large et assez profond suffit amplement à obtenir une récolte conséquente. Parfois, quand ils constatent que le sol est trop pauvre, ils agrémentent leur trou de compost et de fumier ou l’arrosent de temps en temps avec du purin d’ortie maison ou un mélange d’urine et d’eau. C’est la méthode la plus naturelle qui soit, la plus économique aussi et elle a en plus fait ses preuves depuis la nuit des temps. Elle a pour avantage d’être simple et pas chère, 100% biologique donc de respecter l’environnement.

Mais elle a aussi des inconvénients. Le premier, c’est que la culture en plein air en pleine terre ou dans d’énormes pots, n’est de toute évidence pas la plus discrète. Le deuxième et qui est majeur dans cette controverse, c’est qu’il est impossible pour un néophyte de savoir si le sol est propice à une bonne culture, de même que le dosage d’un compost maison ou de purin peut s’avérer aléatoire, voire dangereux pour les plantes. Bref, une méthode réservée aux cultivateurs qui n’ont pas besoin de conseil de jardinage, voire aux personnes disposant d’un solide tuteur qui saura les guider.

rbh23_10_engrais_01Avertissement : Il est vivement déconseillé de se lancer dans la culture en intérieure, en préparant ses pots avec ce genre de mélange, non pas qu’il ne soit pas adapté aux besoins nutritifs de vos plants de chanvre, mais surtout à cause du risque de nuisances qu’il cause dans votre habitation. Outre la présence de moucherons à foison, ce sont les conséquences olfactives, des odeurs fortes et désagréables qui deviennent insupportables.

Heureusement, il est toutefois possible de se lancer dans une culture en intérieure 100% BIO, car il existe des fournisseurs d’engrais de qualité, proposant des gammes de produits, allant des terreaux aux engrais liquides organiques, parfaitement adaptées à tous les stades de vie de vos plantes. Bien sûr votre électricité n’est pas «BIO», mais vos plantes pousseront en s’alimentant «BIO». Ces engrais sont disponibles dans tous les Growshops et sur Internet, ils sont faciles à doser à l’inverse des recettes de grand-mère. Il n’est pas nécessaire d’être un expert en horticulture, ni d’avoir un matériel particulier. Il suffit de suivre les doses indiquées sur les étiquettes. En gros, il suffit de savoir lire, et de disposer d’un budget en fonction pour rester opérationnel.

Pour le moment les marques GHE, Canna, Biobizz et BioAigua semblent celles qui recueillent le meilleur avis des jardiniers cultivant en intérieur avec une âme écologiste, mais aussi de ceux qui cultivent en extérieur (dans des pots sur un balcon ou dans un jardin sans disposer des connaissances et de l’expérience suffisante pour évaluer le potentiel de leur sol et agir en conséquence).

Ajoutons quelques recommandations utiles : évitez de mélanger les gammes et les marques de produits, vous pourriez vous y perdre. Evitez d’acheter de trop gros conditionnements car la durée de stockage est limitée. Pour bien évaluer vos besoins, le meilleur moyen reste de faire un tour sur les forums communautaires ou de passer dans votre growshop favori.

 

Le type «standard»

Mais il existe aussi d’autre types de cultivateurs en intérieur qui ne retiendront pas l’option des engrais biologiques, soit parce qu’ils n’ont pas les finances pour, soit parce qu’ils ont un espace de culture réduit, ou parce qu’ils font du rendement une obligation prioritaire.

Cette famille de cultivateurs que nous appellerons «Buddies» opte pour des engrais minéraux des marques comme Metrop, Hesi, Canna, GHE, Plagron ou Bionova. Ces autoproducteurs finissent fréquemment par abandonner le terreau, au profit d’un système de culture hydroponique, souvent pour se simplifier la tâche. Aussi pour maximiser le poids de leur récolte et jouer sur la qualité du cannabis ainsi produit. C’est un cercle quasi idéal pour qui veut «bien gérer l’investissement» disent les Buddies : c’est économe, on produit plus tout autant en qualité qu’en quantité, ça ne prend pas de place et c’est facile d’utilisation. Voilà les principaux arguments des défenseurs de l’utilisation d’engrais minéraux qui n’y voient que des avantages.

Mais attention, il y a un inconvénient majeur. L’utilisation d’engrais minéraux requiert obligatoirement un temps de rinçage avant la récolte, une durée souvent mal évaluée par les novices, qui peut avoir pour conséquence de fausser les saveurs de vos fleurs. Certains des détracteurs de cette méthode estiment que l’herbe récoltée peut devenir totalement néfaste à la santé.

Et surtout, respectez bien les consignes d’utilisation disponibles sur chaque produit. Ne vous aventurez pas à jouer les apprentis chimistes. Un conseil, lorsque votre choix s’est porté sur une marque, gardez-la, vos dosages seront plus simples. Il suffit de suivre le tableau d’engraissage disponible chez votre growshop préféré ou directement sur le site de la marque.

par Pierre Guillaume

Photos: Hanf Journal / Konoptikum

 

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