mercredi, 12. février 2014

Uchronie

Pour ses quarante ans, Libération (30/11/13) s’est projeté dans le futur, le 30 novembre 2053 précisément, imaginant ce qu’il en sera de ce monde sur le plan de l’économie, de l’énergie, de l’écologie…

Et la prohibition ?

Auguste Bertrand (pseudonyme vraisemblable d’Olivier Bertrand) nous en donne un aperçu en évoquant la situation de Marseille. L’échec du projet de grande métropole dans les années 10 a acté une division de la ville, entre «la très prospère principauté des Quartiers Nord» (dirigée par «le prince Enzo Zidane»), grassement enrichie depuis la légalisation survenue en… 2020 (putain, sept ans !), et la Communauté des quartiers du Sud (présidée par Jean-Claude Gaudin… 114 ans), «desséchée», abandonnée par la jeunesse, à la population âgée et appauvrie.

Inévitablement, cet accroissement des inégalités crée des «montées de tensions de plus en plus fréquentes» qui se changent, le 29/11/53, en révolte d’une partie des habitants des Quartiers Sud, désireux d’être rattachés au Nord… Voilà pour l’événement. Une description historique nous permet d’apprécier les effets concrets de la légalisation : «Du jour au lendemain, les règlements de compte avaient disparu. Profitant du programme de validation des acquis délinquants, dans le cadre de ce que l’on avait alors appelé le «New Deal», un grand nombre de jeunes avait passé leur diplôme de commerciaux, de diplomates, d’agents de surveillance ou de chimistes. Puis l’autorisation des plantations avait permis aux Quartiers Nord, mieux préparés, de développer l’activité de façon quasi industrielle, créant de nombreux emplois, récoltant de juteuses taxes.». Dont le Sud, donc, réclame évidemment une part, comme une «compensation financière» car, «les jours de vent d’est, ses habitants sont stones.» (Ce à quoi les Quartiers Nord rétorquent que les Quartiers Sud ont déjà laissé passer plusieurs fois leur chance). On apprend aussi que peu après la légalisation, un certain Bernard Tapie, homme d’affaires, «avait proposé d’exploiter de façon intensive le pavot dans le parc national des Calanques et les îles du Frioul», dont il était propriétaire, suscitant le refus de Gaudin pressé par «des chasseurs craignant de ne plus rapporter que des lapins aux yeux rouges».

On découvre enfin que le monopole du cannabis accordé à la principauté n’a pas empêché la Canebière de garder «quelques droits de plantation» en s’appuyant sur son étymologie.

Mais l’objectif «présent» reste la négociation entre les Quartiers Nord et Sud…

 

par Raph

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *