vendredi, 7. octobre 2011

Hommage aux pionniers qui se lèvent

Le 17 juin 1994, le Pr Léon Schwartzenberg invitait à signer un petit texte, toujours d‘ actualité, qui se concluait ainsi « …sans entrer dès aujourd‘hui dans le débat sur la légalisation de toutes les drogues, nous tenons à faire savoir à l‘opinion publique et à la justice de notre pays que si le cannabis continue à être prohibé, l‘usage que nous en faisons ou que nous favorisons nous fait tomber sous le coup de la loi. En conséquence, nous demandons à être inculpés. Ou bien que tous ceux qui sont actuellement emprisonnés pour cette raison soient immédiatement libérés. »

C‘était à la Une d‘un journal fondé par Michel Sitbon, Maintenant, qui titrait : « Le cannabis sort de la clandestinité ». Un an plus tard, Chirac venait d‘être élu, et Maintenant osait « Cannabis, il doit légaliser (que ça lui plaise ou non) ».

Malheureusement dix-sept ans plus tard rien n‘a changé. Sauf ce constat objectif et réaliste à propos du cannabis : la situation s‘est aggravée sérieusement à tous les niveaux, et l‘on arrive sans doute à un point critique en 2012.

La tendance est claire. Dernièrement, le 23 septembre 2011, à la Mairie du 18ème, un salon littéraire accueillant « Ces auteurs qui dénoncent la prohibition des drogues » donnait lieu à la présentation de deux rapports plaidant pour la réforme des lois sur les drogues, l‘un par Ruth Dreifuss de la Commission Globale sur la Politique des Drogues, l‘autre du groupe parlementaire SRC par Annick Lepetit « sur la légalisation contrôlée du cannabis ». Par ailleurs, était distribuée aux participants une note à propos des Cannabis Social Club, défendus initialement par l‘ENCOD et aujourd‘hui voie de « normalisation alternative en cours » en Espagne et ailleurs.

Avec ce Numéro 3 de [RBH]²³- La Gazette du Chanvre, nous attaquons frontalement l‘une des raisons principales expliquant ce statu quo, cette hypocrisie, une politique basée sur des mensonges, créant une forme de censure avec l‘article L3421-4 (ex L630). L‘article de Bernard Joubert en fait la démonstration avec moult exemples, et les éditions du Lézard en témoignent directement (Cf. Page 5 et 6).

Il est urgent de sortir des clichés, des amalgames, faciles et réducteurs. Prochainement, nous ouvrirons une rubrique du « courrier des lecteurs », pour recueillir vos témoignages. Il faut en finir avec la discrimination, Tom Verdier nous invite en page 3 sur une piste d‘action discrète et directe. Pour que la société évolue. La musique aussi peut aider à briser toutes ces frontières, finalement factices et à réconcilier, unifier autour d‘un objectif commun : en finir avec l‘omerta.

Légalisons-nous. Maintenant.

 

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