mardi, 1. mai 2012

Si ça fuit, faut faire un joint!

«Est-ce qu‘il y a un joint qui tourne ? « demande Richard Branson à Barack Obama, dans la Maison Blanche, mais on ne sait pas si c‘était pour lui dire « monte sur la corde à la linge » ou « lâche la boulette paie ton spliff »…

Joint GraphA Carthagène, au sommet des Amériques, le même Barack Obama dit « qu‘il n‘est pas opposé à un débat, mais que lui et son administration restent opposés à la légalisation » et une semaine plus tard le tsar antidrogue US, Gil Kerlikowske détaille un programme de 113 mesures axé prioritaitement sur la prise en charge sanitaire, la prévention, des mesures « pour tourner le dos aux politiques du passé qui conduisent aux incarcérations de masse, en ignorant qu‘il est nécessaire d‘avoir une approche équilibrée ». Remarquons qu‘en moins d‘un an, une dizaine de pays sud-américains ont adopté des mesures pragmatiques en rupture avec la sacro-sainte « guerre à la drogue » si chère aux Gringos !

Ailleurs aussi, ça craque ! En Australie, ils avancent à grand pas. En Tunisie, on manifeste pour la dépénalisation de la consommation de cannabis. Au Maroc, on y pense de plus en plus et la presse s‘en fait l‘écho, parce que « l‘or vert » aurait plus d‘avenir que l‘or noir. En Indonésie, des usagers de drogues manifestent pour dénoncer les violences policières à leur encontre. Même en Malaisie, la réduction des risques fait son chemin. En Iran où l‘on distribue des seringues propres aux usagers incarcérés pour lutter contre les maladies infectieuses, comme le SIDA, mais en France ce n‘est pas possible !

En Europe, en Allemagne, les partisans de la légalisation programment une tournée de « 100 jours pour la légalisation » ; en Espagne, le maire d‘une ville fait voter par référendum le lancement de la culture de cannabis pour renflouer ses caisses ; la ville de Copenhague veut légaliser et les coffeshops de la province de Maastricht résistent… contrairement à ce qu‘on veut nous faire croire ici dans l‘Hexagone. Et l‘évidence s‘impose, le génie commence à sortir de la bouteille. La légalisation, une autre forme de régulation du phénomène « drogues » est à l‘ordre du jour partout dans les têtes. Y compris au niveau de l‘Union européenne, où les organisations de la société civile sont maintenant partie prenante des discussions conduites sous la présidence danoise et qui se termineront à Chypre vers la fin de l‘année.

Mais en France, 21 millions de spectateurs regardent benoîtement un drame national (mondial), et on continue de faire comme si cela n‘existait pas : les personnes atteintes de maladies gravement handicapantes ne peuvent toujours pas se soulager facilement avec du cannabis. Avez-vous entendu ou vu lors des Sidaction ou Téléthon, une seconde de témoignage à propos de l‘usage thérapeutique du cannabis ?

Ici, on condamne Jean Paul Laurent et des milliers d‘anonymes avec un simple test salivaire non fiable à 100%, bientôt l‘ethylotest vierge obligatoire dans le véhicule (donc toujours en avoir au minimum deux pour se « rassurer »), etc… Et on peut multiplier les exemples pour renflouer les caisses de l‘Etat policier en même temps que celles des laboratoires. Même si ça coûte encore plus cher à la société.

Des milliers d‘ individus, usagers de drogues, internautes, travailleurs immigrés, demandeurs d‘asile, des « nounous », des « biffins », etc… sont condamnés à devenir des délinquants et à désobéir aux multiples lois liberticides… C‘est pour réagir face à cette urgence globale pour la défense de nos droits humains vitaux, que des Pirates, des Indigné-e-s, des Hereristes ou Erroristes sont en train d‘émerger du paysage mondial. Parions que bientôt ils inonderont le pré carré comme un tsunami pacifique.

Alors Barack, Angela, Vladimir, Hu, Nicolas, David ? C‘est sûr. Il faudra plus d‘un joint pour colmater les brèches du vaisseau terre !

redaction@rbh23.com

 

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