Le 26 décembre 1999, Michaël Blanc a été arrêté en Indonésie pour trafic international de cannabis…
Des bouteilles d‘air de plongée, confiées par un ami affirme-t-il, en étaient remplies, presque quatre kilos… Malgré ses protestations incessantes, il a été condamné en novembre 2000 à la prison à perpétuité.
Puis en 2008, pour cause de «bonne conduite», sa peine a été subitement commuée à 20 ans. Presque partout dans le monde, les prisons, même Françaises, sont surchargées par les condamnations liées au cannabis. Toutefois, bien que l‘Union Européenne condamne régulièrement la France pour ses conditions d‘incarcération, il est quand même de notoriété publique que cela n‘a rien à voir avec ce qui se passe en Indonésie.
Où les conditions de détention sont excessivement différentes selon qu‘on ait ou non une surface mafieuse ou économique.
Ce qui n‘est pas le cas bien sûr de Michaël Blanc.
On sait qu‘il a quitté les culs de basse fosse réservés aux plus démunis à Porong. Mais cela ne doit pas aller beaucoup au dessus, par manque d‘ argent. Sa mère est partie le rejoindre, si on peut dire, grâce aux dons que l‘association de soutien s‘efforce de réunir pour les faire vivre. Ses avocats bataillent du mieux possible et le Quai d‘ Orsay affirme suivre l‘affaire de très près.
A un moment, sous la houlette de Thierry Ardisson, plusieurs personnalités ont essayé d‘ attirer l‘attention gouvernementale sur le cas de ce garçon qui avait choisi de vivre là-bas, par et pour sa passion pour la plongée sous marine. Sans beaucoup de résultat comme la situation actuelle le montre.
Et les jours passent, les espoirs d‘un rapatriement évoqué persistent, mais rien ne vient le confirmer ou l‘infirmer.
Bien entendu, il n‘ est pas le seul détenu français à l‘étranger pour cause de stupéfiants. La prison de Tanger en accueille par exemple un gros pourcentage, mais le contexte y est peut être plus humain…
Alors, qui se rappelle de Michaël Blanc ? Cela fait treize ans qu‘il purge une peine dans des conditions complètement destructrices mentalement, sans que l‘on se soucie vraiment d‘abréger son sort. En effet, comment négocier avec l‘Indonésie pour un ressortissant sans envergure sociale ici, alors qu‘il sert d‘étendard pour l‘ exemplarité à Bali
Son cas de prisonnier politique de la guerre aux drogues permet d‘en évoquer d‘autres, comme Dana Beal qui sera à nouveau jugé le 19 novembre alors qu‘il purge déjà une peine de 5 ans, ou Marc Emery, dont les condamnations aux USA en dépit de leur notoriété veulent également affirmer un ordre moral. Il y a aussi Bernard Rappaz, détenu suisse, dont la lutte a largement été médiatisée par ses grèves de la faim à répétition.
Et tous les autres moins connus entassés dans les prisons du monde entier au petit bonheur de jugements hâtifs et dépassés. La prohibition mondiale devra bien exploser rapidement, tous les indices sont là. Alors à quoi aura donc servi toutes ces peines destructrices d‘individus ? Il ne restera plus qu‘à les classer dans les dégâts collatéraux d‘ une politique qui aura donc fait son temps avec l‘insuccès que l‘on sait.
Sans lien direct avec ce qui précède, souvenons-nous que Leonard Peltier est un des plus anciens prisonniers politiques au monde. Certes, il n‘a jamais revendiqué l‘usage du cannabis, mais s‘est battu pour faire reconnaître le droit des tribus Sioux dont il fait partie.
Accusé à grand bruit lors d‘un procès d‘abord politique avant d‘être équitable, il est interné depuis 1977 au Texas où il est destiné à finir ses jours. Obama, malgré des promesses pré électorales, ne s‘est absolument pas préoccupé de son sort. Rien de pire que de reconnaître ses torts face à ceux dont on a accaparé les terres et brisé les coutumes.
Léonard Peltier est donc abandonné à lui même dans la plus complète indifférence.
En parler permet d‘ affirmer leur existence… Ne les oublions pas.
par Ananda S