samedi, 15. septembre 2012

Tous ensemble

«Un spectre est en train de hanter l‘Europe: le Cannabis Social Club», indiquait Encod dans son dernier bulletin de Septembre 2012. «La nécessité de briser les chaines de l‘interdiction et celle d‘un contrôle plus transparent et responsable de la production, de la distribution et de la consommation du cannabis obligent les citoyens de l‘Union Européenne à trouver des solutions aux problèmes que les politiciens sont incapables de résoudre».

Le problème est ainsi parfaitement posé. En France, durant la campagne présidentielle, François Hollande, en renvoyant au niveau de l‘Union européenne (qui définit actuellement sa stratégie 2013-2020), avait montré peu d‘intérêt pour s‘engager sur ce terrain. Son actuel premier ministre a redit qu‘il ne changerait rien, bien que certains membres du gouvernement semblent avoir pris en compte les enjeux du problème. Or plus on attendra, plus ce sera difficile de résoudre les dégâts causés par la politique prohibitionniste.

C‘est pourquoi la création de Cannabis Social Clubs en France, depuis le 14 Juillet, ne peut être qu‘une bonne nouvelle pour tout le monde. Tant cela répond aux besoins d‘usagers de toutes natures, avant tout responsables, qui ne veulent plus être pris aux pièges du marché noir, tout en permettant au gouvernement de faire sérieusement le tour des questions à résoudre et de s‘en donner les moyens. Cannabis Sans Frontières ainsi que le CIRC soutiennent cette initiative.

Libération, sous la plume de Michel Henry relate les démêlés de Pierre-Michel Zipstein avec la justice. Cet honnête citoyen en situation de récidive pour la culture de plants de cannabis, essaie avec les moyens dont il dispose pour se défendre, de faire reconnaître aux magistrats que selon la loi, il devrait être jugé en cour d‘assises et non pas en correctionnelle. Il a donc saisi le Conseil constitutionnel par l‘ intermédiaire de la cour d‘appel qui trouvait «l‘objet» sérieux. La cour de cassation a refusé de l‘admettre. Rejugé en correctionnelle et ayant écopé d‘un an de prison dont 6 mois avec sursis, il devait être repassé en cassation… Quel est donc ce pouvoir judiciaire qui ne veut pas faire appliquer la loi? On sait bien que le passage en assises coûte plus cher que le simple jugement en correctionnelle, et que la rigueur budgétaire impose ses restrictions. On sait également qu‘aux assises il y a des jurés, la chère voix populaire que tout le monde invoque mais n‘ose pas vraiment affronter.

Il est cocasse que ce soit à un individu réclame le respect des textes édictés, dans des élans hâtifs, comme cette sinistre loi du 31 décembre 1970. En France, à la différence de la Belgique ou de l‘Espagne, si l‘Etat veut attaquer les Cannabis Social Clubs qui essaiment aujourd‘hui, il risque bien, cette fois de juger une association de malfaiteurs en bande organisée pour la production, la distribution et la consommation de cannabis… qui revendiquera alors, comme un seul homme, la stricte application de la loi.

Les mois qui viennent seront cruciaux, soyons solidaires face à la justice, pour revendiquer le droit de cultiver des plantes.

redaction@rbh23.com

 

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