lundi, 1. octobre 2012

Faut pas gâcher la récolte

Après un été sans soleil, le temps des récoltes en extérieur s‘annonce. Pour les jardins d‘intérieurs, la propreté et l‘humidité de l‘air sont aussi prépondérantes. Les risques de «pourriture» ne doivent pas être ignorés, comme par exemple avec le Botrytis.

Qu‘est ce que le Botrytis ?

p08_rbh08_botrytis_hajo01La pourriture grise (Botrytis Cinerea) est un champignon pathogène capable d‘attaquer plus de 225 variétés de plantes, dont le cannabis. Il s‘agit hélas de la moisissure la plus souvent rencontrée dans les cultures, que ce soit en intérieur, sous serre ou en extérieur, principalement durant les étapes de fin de floraison et de séchage.

Le paramètre le plus important pour le Botrytis est l‘humidité, qui est indispensable à son développement. Plus l‘hygrométrie sera élevée et plus les risques seront donc importants !

La température idéale pour le développement du Botrytis se situe entre 17 et 25ºC, bien que des attaques soient aussi possibles sous des conditions plus chaudes. Un grand écart de température entre le jour et la nuit favorise également cette moisissure, car une diminution rapide de la température en fin de journée provoquera une forte augmentation de l‘humidité ambiante.

Botrytis Cinerea est un champignon capable de coloniser les tissus végétaux sains des plantes (parasitisme), ceux déjà infectés (opportunisme), ainsi que les tissus morts (saprophytisme).

En extérieur le Botrytis provoque de très gros dégâts, surtout sur les récoltes les plus tardives. En automne, les nuits qui deviennent plus fraîches et les pluies plus fréquentes favorisent fortement son développement.

Les spores de ce champignon, disséminées très efficacement par le vent, sont capables de rester en sommeil plusieurs années dans le sol ou l‘ environnement, jusqu‘à ce que les conditions lui soient favorables.

Quels sont les symptômes de la pourriture grise?

p08_rbh08_botrytis_AW02Toutes les parties de la plante peuvent être touchées: racines, tiges, feuilles, fleurs, fruits…

Le premier signe visible sera un changement de couleur et de texture sur la plante.
Sur les feuilles, cela se traduira par des nécroses, puis un séchage rapide de la feuille. Si le champignon attaque la tige, celle-ci deviendra brune, fragile et ulcérée.

Mais c‘est bien souvent sur les sommités que l‘on remarquera le plus facilement la moisissure. Leur couleur devient pâle, grise, leur texture devient rapidement sèche et friable, et l‘intérieur se remplit d‘un épais duvet cotonneux.

Que faire en cas d‘infection ?

La première chose à faire sera de couper toutes les parties atteintes par le champignon, avec plusieurs centimètres de marge de sécurité.

Il faudra ensuite utiliser un maximum de ventilation pour limiter l‘humidité, et récolter rapidement en surveillant très régulièrement que la moisissure ne revienne pas.

Les parties de la plante touchées par le champignon ne devront surtout pas être consommées, car il y a alors risque d‘infection pulmonaire.

Après la récolte il faudra nettoyer tout l‘espace de culture ainsi que le matériel (pots…) à la Javel, pour éliminer toutes les traces du Botrytis.

Il existe certains produits fongicides très efficaces contre le Botrytis, le meilleur étant sans doute le Botryprot.

Il est également possible d‘utiliser de la vie microbienne bénéfique qui luttera directement contre le Botrytis, comme par exemple avec le Trichoderma Harzianum, Ulocladium Atrum ou Gliocladium Roseum, en pulvérisation directe sur la plante.

Comment réduire les risques ?

Le Botrytis se développant lorsque l‘hygrométrie est élevée, il sera très important d‘essayer de maintenir l‘humidité ambiante la plus basse possible(<50%) en période de floraison.

Pour réduire l‘ hygrométrie il faudra augmenter la puissance de la ventilation (extraction, brassage…), et/ou utiliser un déshumidificateur.

p08_rbh08_botrytis_AW01Laissez suffisamment d‘espace entre chaque plante, afin que l‘air puisse bien circuler.

De mauvaises conditions d‘hygiène augmenteront fortement les risques de moisissure, il sera donc important de nettoyer régulièrement tout l‘ espace de culture, et ne surtout pas y laisser de matière végétale ou organique en décomposition. Il est aussi très important de ne jamais toucher les sommités !

Le Botrytis profite bien souvent de blessures des plantes pour s‘y attaquer. Maintenir des plantes en pleine santé permettra donc de réduire les risques. Retirez les feuilles fanées, pour éviter qu‘elles ne moisissent sur place. Il est très important de ne surtout pas laisser sur la plante de reste de branches mortes, ou de morceau de pétiole de feuille (tige de la feuille), car le Botrytis profitera de cette porte d‘entrée pour attaquer la plante.

Arrosez plutôt le matin que le soir, pour éviter une forte augmentation de l‘ hygrométrie durant la nuit.

En fin de floraison faîtes très attention d‘éviter tout sur-arrosage, qui se traduirait quasiment toujours par de la moisissure dans les Buds. Pour cela attendez que la terre soit bien sèche et le pot très léger avant d‘ arroser à nouveau.

Un excès d‘azote peut aussi augmenter le risque de moisissure, mais un excès de ce nutriment sera très rare en fin de floraison (il faudra au contraire que la plante soit en carence en azote avant la récolte).

Le Botrytis ayant souvent tendance à s‘attaquer aux plus grosses têtes, un moyen de limiter les dégâts sera de tailler l‘apex des plantes, pour éviter un gros bud central qui sera plus sensible…

Taillez également les petites branches du bas de la plante qui sont très proches du sol, et donc de l‘humidité qu‘il dégage.

En extérieur évitez que les plantes ne soient à l‘ombre durant une longue période, placez-les de façon à ce qu‘elles reçoivent un maximum de soleil directement.

Récoltez vos plantes lorsqu‘elles ont soif, afin de limiter les risques de moisissure durant le séchage. Réalisez cette étape dans un espace disposant d‘ un minimum d‘aération, pour éviter une stagnation de l‘air et de l‘ humidité autour des branches.

Il ne faudra cependant pas utiliser de ventilation directement sur la récolte, sinon le séchage sera trop rapide, ce qui donnera une mauvaise qualité (goût vert de chlorophylle et de foin).

Quelles sont les variétés les plus résistantes à la moisissure ?

D‘une manière générale, les variétés à dominance Indica qui font des buds très compacts, résisteront beaucoup moins au Botrytis que les variétés à dominance Sativa, qui font des buds beaucoup plus aérés, retenant donc moins l‘humidité.

Il existe cependant quelques exceptions, comme par exemple la White Domina ou la Pakistan Chitral Kush, car tout dépend de la sélection des plantes utilisées pour créer la variété.

Voici une liste des variétés de cannabis les plus résistantes aux moisissures, comme par exemple la Green Poison, la High Level ou la Gokunk.

Botrytis et vin noble ?

Il est intéressant de remarquer que le champignon Botrytis Cinerea est utilisé volontairement dans certaines cultures vinicoles, afin de produire des vins liquoreux appelés «nobles» ou «vendanges tardives». Le Sauternes, le Barsac, ou le Monbazillac sont des exemples de vins obtenus grâce à l‘action du champignon sur les grappes de raisin.

La moisissure augmente le taux de sucre, en développant certains arômes riches et complexes très appréciés par les connaisseurs. Le faible rendement de ce type de culture explique le prix élevé des bouteilles.

Réalisé avec le concours du site http://www.alchimiaweb.com

Image: Hanf Journal

Images: Alchimiaweb.com

 

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