L’ancien président de l’Assemblée Nationale, Bernard Accoyer (UMP, Haute-Savoie), par ailleurs médecin de profession, a souligné dans l’hémicycle au moment du débat sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, les «signaux contradictoires que la majorité et son gouvernement assènent à longueur de journée sur les salles de shoot, sur la dépénalisation du cannabis, sur la vente éventuelle du cannabis en pharmacie ou dans les bureaux de tabac…».
Toujours soucieux de l’intérêt général, Dominique Tian (UMP, Bouches-du-Rhône) a préféré plus de lyrisme pour dénoncer le projet qui prévoit une augmentation de 160% de la taxe sur les bières : «Dire que la bière est un produit dangereux serait une erreur philosophique. Il suffit d’avoir lu le livre de Philippe Delerm, [La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules], pour savoir qu’un petit verre de bière, c’est aussi un moment de bonheur, qui est populaire, donc suspect. Parce que le peuple aime la bière et que dans d’autres endroits, on préfère allumer un petit joint de temps en temps et se dire qu’il faudrait qu’il soit dépénalisé».
Avec sans doute un brin de nostalgie giscardienne, Isabelle Le Callennec (UMP, Ille-et-Vilaine) a attaqué «Vous n’avez pas le monopole du souci de la santé publique !», tout en faisant appel à l’histoire des grands hommes politiques tels Benjamin Franklin, «qui disait que la bière est la preuve vivante que Dieu nous aime et veut que nous soyons heureux».
Mais à [RBH]23, on a aussi quelques références à propos des pères fondateurs des Etats Unis : Abraham Lincoln reconnaissant à propos du chanvre indien (cannabis sativa L var. indica) «que son plus grand plaisir, c’était de fumer sa pipe pleine de fleur de chanvre sur le perron de la maison» ou celle de Thomas Jefferson «Le chanvre est une ressource primordiale pour assurer la prospérité et l’indépendance du pays» ou celle de Georges Washington conseillant «semez-le, cultivez-le partout pour en tirer le meilleur».
Et on se rappelle aussi Antonin Artaud hurlant à propos d’une loi qui instaurait les bases du contrôle des stupéfiants : «Monsieur le législateur, tu es un con».
Il n’empêche, celui qui voudrait améliorer les recettes de l’Etat, renflouer le trou de la Sécu, tout en diminuant la pression sociale dans certaines zones et la criminalité organisée gangrénant la société, pourrait envisager de légaliser le cannabis !
fg